Le père Bernard Clausi, italien, comme il est dit dans le texte ci-après, est devenu lui aussi bienheureux, après que ses amis, Vincent Palloti et Anna-Maria Taïgi, aient reçu, tous deux, les honneurs de l’autel. Le caractère eschatologique du message du père Clausi, semble d’une grande importance, lors que l’on connaît d’autres messages tels ceux de La Salette, de Fatima et bien d’autres, dont la liste serait longue—, où la Vierge Marie nous parle, Elle aussi, sur le même ton et avec un zèle tout maternel à nous montrer nos erreurs et nous donnant le remède...
Premier Témoignage
«Le serviteur de Dieu fut orné de dons surnaturels. Et, de fait, je puis dire que
le Seigneur lui avait montré plus de cent fois qu’il préparait de grandes choses
pour toute l’Eglise et par tout le monde; que tous les démons sortiraient de l’enfer,
mais qu’après, ils y seraient relégués et que tout leur pouvoir, dans la suite,
serait limité.
Après cela, il y aurait une grande paix et le triomphe de l’Eglise. Quelles étaient
ces choses ?...
Le serviteur de Dieu disait qu’il n’avait pas de paroles pour décrire, ou pour faire
comprendre à l’esprit, les grandes choses que Dieu préparait.
Quand au temps où elles devaient arriver, le Seigneur ne le lui avait pas manifesté.
Après m’avoir parlé ainsi, il ajouta :
«Souvenez-vous de ce que je vous ai dit en ce jour, jour de Notre-Dame de Compassion.»
J’ajoute que ce jour fut le troisième dimanche du mois de septembre, fête de Notre-Dame
des Sept Douleurs»
Deuxieme Témoignage
«Je me souviens que, l’an 1831, époque de la Révolution, par un sentiment de crainte,
j’interrogeai le serviteur de Dieu, lequel me dit d’être tranquille, que ce n’était
rien, mais qu’il viendrait une époque très malheureuse.
Dans la Révolution de 1849, en parlant avec lui, je lui dis que l’époque annoncée
par lui était venue; mais il me répondit, en riant :
«que ce que je voyais n’était qu’une mascarade de peu de durée, et qu’il viendrait
une époque dans laquelle tout serait bouleversé, et où la main de l’homme serait
impuissante ; et alors le Seigneur y mettrait ses très saintes mains, et que, comme
un éclair, tout serait arrangé de telle sorte que même les méchants seraient forcés
de reconnaître la main de Dieu»
Peu après, le serviteur de Dieu partit, et moi, le jour avant son départ, j’allai
le trouver et je l’interrogeai au sujet de ces choses. A quoi il ne fit pas d’autre
réponse que de me répéter les paroles que j’ai rapportées plus haut, ajoutant seulement
qu’il y avait encore du temps d’ici là ; et aux instances que je faisais pour avoir
quelques éclaircissements, il me répondit qu’on ne pouvait l’exprimer par des paroles,
qu’il y aurait des choses grandes, dignes de Dieu, et que chacun goûterait, pour
parler ainsi, les délices du Paradis.
Et il ajouta que le Seigneur lui avait fait connaître tout cela, maintes et maintes
fois, et il me dit même que c’était autant de fois qu’il avait de cheveux sur la
tête. Tout d’abord il croyait, comme il le dit, que c’était une illusion diabolique;
mais ensuite il avait pu se persuader du contraire, parce qu’il avait eu ces révélations
même pendant le sacrifice de la messe.»
Troisieme Témoignage
(Témoignage de la Mère Marguerite Laudi, religieuse du monastère de Saint-Philippe
de Néri à Rome).
«Quant aux prophéties, je me souviens que le serviteur de Dieu vint dans cette communauté,
et je lui demandai, tout d’abord, si le choléra qui parcourait l’Europe viendrait
aussi à Rome ; le père Bernard répondit qu’il y viendrait, mais que ce serait en
effet de la miséricorde de Dieu.
Je ferai remarquer que le serviteur de Dieu fit cette prédiction plusieurs années
avant que la peste vînt à Rome. Quand ensuite le fléau éclata dans cette ville,
le père Bernard nous donna l’assurance que non seulement il n’entrerait pas dans
la communauté, mais encore que les parents des religieuses ne périraient pas. De
fait, aucun des parents des religieuses ne mourut à cette époque, et aucun membre
de la communauté ne fut atteint par le fléau.
Il répétait ensuite, mais d’une manière à jeter la terreur et l’épouvante, que
...«il viendrait un grand fléau, mais qu’il tomberait tout sur les impies. Il ajouta
que ce fléau serait tout nouveau, que l’on ne l’aurait jamais vu dans le monde ;
qu’il serait terrible ; que le ciel et la terre s’uniraient ; mais qu’il arriverait
instantanément et passerait en un moment ; que de grands pécheurs se convertiraient,
parce qu’alors ils connaîtraient Dieu ; que le fléau serait universel par tout le
monde. Mais, avant qu’il arrive, les maux auront tellement augmenté, qu’il paraîtra
que tous les démons seront sortis de l’enfer, et les bons vivront dans un véritable
martyre par les persécutions des méchants»
«Les choses arriveront à leur paroxysme, mais lorsque la main de l'homme ne pourra
plus rien et que tout semblera perdu, Dieu Lui-même interviendra et réorganisera
le monde en un clin d'oeil.
Une époque très douloureuse doit venir. Les choses arriveront au comble ; et quand
tout semblera perdu, et que la main de l'homme n'y pourra plus rien, c’est alors
que Dieu y mettra la sienne, et arrangera toutes choses en un clin d’œil, comme
du matin au soir. Chacun en éprouvera une telle joie dans son cœur qu’il lui semblera
goûter les délices du paradis ; et les impies eux-mêmes ne pourront s’empêcher de
confesser que tout cela s'est fait par la main de Dieu.
Il viendra un grand fléau ; il sera terrible et dirigé uniquement contre les impies.
Ce sera un fléau tout nouveau, et tel qu’il n’y en a point eu jusqu’ici dans le
monde. Le Ciel et la terre s’uniront et de grands pécheurs se convertiront, parce
qu’alors ils connaîtront Dieu. Ce fléau se fera sentir dans le monde entier et il
sera si terrible que ceux qui y survivront s'imagineront être les seuls qu’il ait
épargnés. Tous seront bons et repentants. Ce fléau sera instantané, mais terrible.
Ces châtiments seraient suivis d’une réorganisation générale et d’un grand triomphe
pour l’Eglise.
Bien heureux ceux qui vivront en ces jours fortunés, parce que ce sera vraiment
le règne de la fraternelle charité.
Chez ceux qui verront cela, la joie sera si grande, qu’ils en oublieront toutes
les peines du passé.
Mais, avant que ces choses n’arrivent, le mal aura fait de tels progrès dans le
monde qu’il semblera que les démons soient sortis de l’enfer, tant sera grande la
persécution des méchants contre les justes, qui auront à souffrir un véritable martyre»
Souvent et presque en toutes occasions où il parlait de cela, il me disait
«Prenez bien garde de croire ceux qui vous diront de quelle sorte sera le fléau,
parce que ce sera une chose tout à fait nouvelle, et qui ne s’est jamais vue dans
le monde, et Dieu ne l’a pas révélé à personne ; il le tient réservé en lui.»
Il ajoutait que ceux qui resteraient libres (des atteintes du fléau) seraient en
petit nombre, et qu’ils seraient tous bons et vraiment convertis. Pour ceux qui
seront demeurés, il leur paraîtra qu’ils seront les seuls dans le monde, à cause
de la grandeur terrible du fléau (la terribilità).
Il me disait clairement qu’il ne se trouverait pas en ce temps, mais que je m’y
trouverais, et qu’après cela j’aurais tant de joie que j’en oublierais la souffrance.
Ensuite viendrait le grand triomphe de l’Eglise ;
«Heureux ceux qui vivront en ces temps de bonheur, où l’on vivra dans une vraie
charité fraternelle !.»