Saint Augustin, évêque d’Hippone (354-430), docteur de l'Eglise, naquit à Tagaste, ville appartenant à l'empire romain, et de l'ancien royaume de Numidie (actuelle Souk-Ahras, Algérie) le 13 novembre 354, dans une famille berbère, d'un père incroyant et d'une mère chrétienne, sainte Monique.
Saint Augustin narre sa jeunesse dans ses Confessions : brillant étudiant, jeunesse dissipée, un enfant, Adéodat. En 383, il vient à Rome, puis enseigne la rhétorique à Milan. Converti, baptisé par saint Ambroise à Pâques 387, il retourne en Afrique. Philosophe et théologien, il est ordonné prêtre en 391, évêque d'Hippone (près de l'actuelle Bône, Algérie) en 396, un des plus grands théologiens chrétiens. Il meurt au moment des invasions barbares en Afrique, le 28 août 430. Il est l’auteur d’un traité de l’Antéchrist.
L’époque de l’apparition de l’Antéchrist et celle des solennelles assises du jugement
Dernier nous sont manifestées par Saint Paul dans sa seconde épitre aux Tessaloniciens
quand il dit : « Nous vous conjurons par l’avènement de Notre Seigneur
Jésus Christ etc., parce que ce jour n’arrivera point que l’apostasie ne soit d’abord
venue et que l’homme de Péché, le Fils de perdition, ne se soit d’abord montré et
fait adorer comme un Dieu.
Or nous savons qu’après le royaume des grec et même des Perses, qui furent, chacun
en son temps, environnés d’une grande gloire et puissamment florissants, l’empire
Romain commença à s’élever et grandit au dessus de tous ceux qui le précédèrent,
en étendant sa domination sur tous les royaumes de la terre. Toutes les nations
se courbèrent devant les Romains et furent leur tributaires. Voila pourquoi l’apôtre
Saint Paul a dit que l’Antéchrist ne viendra point dans le monde avant qu’il y ait
eu d’abord une scission, c'est-à-dire que tous les royaumes sous le joug de l’empire
Romain ne s’en soient affranchis. Mais ce temps n’est pas encore arrivé. Et quoique
maintenant nous voyons l’empire Romain en grande partie détruit, cependant tant
qu’existeront les rois français qui doivent posséder cet empire, la grandeur du
nom romain ne périra pas complètement, parce qu’elle subsistera dans les souverains
de la France. Or quelques-uns de nos docteurs, assurait l’évêque d’Hippone, disent
qu’un roi franc possédera un jour l’empire romain dans toute son étendu. Ce roi
viendra dans les derniers temps du monde. Ce sera le Monarque le plus grand qui
fut jamais et le dernier de tous les rois. Après un règne plein de félicité il viendra
à Jérusalem sur le mont des Olives, ou il déposera son sceptre et sa couronne. Il
rendra l’âme à Jérusalem, sur le mont des Oliviers. (Alors ce sera la fin et la
consommation de l’empire Romain et Chrétien). Les même docteurs prétendent, d’après
les paroles précitées de l’apôtre Saint Paul, qu’immédiatement après viendra l’Antéchrist.