« Un nom odieux à la France sera placé sur le trône : un d'orléan sera roi. Ce
ne sera qu’après cela que se fera la contre-révolution. Elle ne se fera pas par
les étrangers, mais il se formera en France deux partis qui se feront une guerre
à mort. L’un sera beaucoup plus nombreux que l’autre, mais ce sera le plus
faible qui triomphera. Il y aura alors un moment si affreux qu’on se croira à la
fin du monde. Le sang ruissellera dans plusieurs grandes villes, les éléments
seront soulevés, ce sera comme un petit jugement. Il périra dans cette
catastrophe une grande multitude, mais les méchants ne prévaudront point. Ils
auront bien l’intention de détruire entièrement l’église, le temps ne leur en
sera pas donné. Car cette horrible période sera de courte durée. Au moment où
l’on croira tout perdu, tout sera sauvé.»
« Durant ce bouleversement épouvantable qui sera général et non pour la France
seulement, Paris sera entièrement détruit. La destruction sera si complète que,
vingt ans après, les pères se promèneront avec leurs enfants sur ses ruines,
pour satisfaire à leur questions, ils leur diront « mon fils, il y avait ici une
grande ville, Dieu l’a détruite à cause de ses crimes ».
On sera près de cette catastrophe lorsque l’Angleterre commencera à s’ébranler.
On le saura à se signe, comme on sait l’approche de l’été quand le figuier
commence à bourgeonner. L’Angleterre à son tour éprouvera une révolution plus
terrible que la révolution française, et elle durera assez longtemps pour que la
France ait le temps de se rasseoir. Ce sera la France qui aidera l’Angleterre au
rétablissement de la paix. Lorsqu’on sera près de ces événements qui doivent
amener le triomphe de l’Eglise, le désordre sera si complet qu’on n’y connaîtra
plus rien. Quand viendra le moment de la dernière crise, il n’y aura rien
d’autre à faire que demeurer où Dieu nous aura placés, se renfermer dans son
intérieur et prier, en attendant le passage de la colère et de la justice
divines.
A la suite de ces affreux événements, tout rentrera dans l’ordre, justice sera
faite à tout le monde ; la contre-révolution sera consommée. Alors le triomphe
de l’Eglise sera tel qu’il n’y en aura jamais eu de semblable, parce que ce sera
le dernier triomphe de l’église sur terre. Les heureux chrétiens qui auront
survécu remercieront Dieu de les avoir préservés pour contempler un triomphe
aussi complet de l’Eglise.
Des malheurs doivent arriver. Le sang coulera par torrents dans le Nord et le
Midi. L’Ouest sera épargné à cause de sa foi. Mais le sang coulera tellement au
Nord et au Midi, que je le vois couler comme la pluie dans un jour de grand
orage, et je vois les chevaux ayant du sang jusqu’aux sangles. C’est
principalement dans les villes que le sang coulera.
La religion sera persécutée, les ministres seront obligés de se cacher au moins
momentanément. Les églises seront fermées encore pendant un peu de temps...
Paris sera détruit au milieu de toutes ces calamités, tellement détruit que le
charme y passera. Dans ces événements les bons n’auront rien à faire, car ce
sont les républicains qui se dévoreront entre eux. Il viendra un moment où l’on
croira tout perdu. C’est alors que tout sera sauvé, car entre le cri « Tout est
perdu » et « Tout est sauvé », il n’y aura pour ainsi dire pas d’intervalles -
le temps de virer une galette.
Les puissances étrangères s’armeront, marcheront contre le France. La Russie
viendra abreuver ses chevaux dans le Rhin, mais ils ne le passeront pas...
La Russie se convertira et elle aidera la France à rendre la paix et la
tranquillité au monde entier...
Après la crise, il y aura un concile général, malgré quelques oppositions faites
par le clergé lui-même. Ensuite, il n’y aura qu’un seul troupeau et qu’un seul
pasteur, parce que tous les infidèles et tous les hérétiques (mais pas les Juifs
dont la masse ne se convertira qu’après la mort de la Bête), rentreront dans
l’Eglise latine, dont le triomphe se continuera jusqu’à la destruction de
l’Antéchrist.