Du moine Johannes, on ne sait rien, mais la prophétie qui est citée est intéressante. Ce texte a été écrit à l’origine en latin et date de 1606. Il a été publié dans le numéro du Figaro du 10 et du 17 septembre 1914 par Joséphin Palédan. C'est un auteur qui a beaucoup contibué à répandre les prophéties en son temps, et son seul nom est gage d'intérêt.

Prophéties

L’Antéchrist :

« On aura cru le reconnaître déjà plusieurs fois, car tous les égorgeurs de l’Agneau se ressemblent et tous les méchants se trouvent être des précurseurs du Grand Méchant. Le véritable Antéchrist sera un des monarques de son temps, un des fils de Luther : il invoquera Dieu et se donnera pour son envoyé. Ce prince du mensonge jurera par la Bible : il se présentera comme le bras du Très Haut, châtiant les peuples corrompus. Il n’aura qu’un bras, mais ses armées innombrables, qui prendront pour devise : « Dieu est avec nous » sembleront des légions infernales.

Longtemps il agira avec ruse et félonie, et ses espions parcourront toute la terre et il sera maître des secrets puissants.

Il aura des docteurs à sa solde qui certifieront et prouverons sa mission céleste.

Une guerre lui fournira l’occasion de lever son masque.

Ce ne sera pas celle qu’il fera à un monarque français, mais une autre qu’on reconnaîtra bien à ce caractère qu’en deux semaines elle sera déjà universelle. Elle mettra en prise tous les peuples chrétiens, tous les musulmans et même d’autres peuples très lointains.

Des armées se formeront au quatre coins du monde. Car les anges ouvriront l’esprit des hommes et la troisième semaine, ils comprendront que c’est l’antéchrist et qu’ils deviendraient tous esclaves s’ils ne terrassaient pas ce conquérant.

On reconnaîtra l’Antéchrist à plusieurs traits : il massacrera surtout les prêtres, les moines, les femmes et les enfants et les vieillards. Il ne fera aucune merci : il passera la torche à la main, comme des barbares mais en invoquant le Christ !

Ses paroles d’impostures ressembleront à celles des chrétiens, mais ces actes seront ceux de Néron et des persécuteurs romains ; il aura un aigle dans ses armes et aussi celle de son acolyte, l’autre mauvais monarque. Mais celui-là est chrétien, et il mourra de la malédiction du Pape Bénédictus, qui sera élu au début du règne de l’Antéchrist.

On ne verra plus les prêtres et les moines confesser et absoudre les combattants : d’abord, parce que pourla première fois les prêtres et les moines combattront avec les autre citoyens, ensuite, parce que le Pape Bénédictus ayant maudit l’Antéchrist, il sera proclamé que ceux qui le combattent se trouvent en état de grâce et s’il meurent, vont au ciel, tout droit, comme les martyrs.

La Bulle qui proclamera ces choses aura un grand retentissement, elle ranimera les courages, et elle fera mourir le monarque allié de l’Antéchrist. Pour vaincre l’antéchrist, il faudra plus d’hommes que Rome n’en a jamais contenu. Il faudra l’effort de tous les royaumes, car le coq, le léopard et l’aigle blanc ne viendraient pas à bout de l’aigle noir si les prières et les vœux de toute la gent humaine ne venaient les aider.

Jamais la gente humaine n’aura connu un tel péril : parce que le triomphe de l’antéchrist serait celui du démon en qui il s’est incarné. Car il a été dit que 20 siècles après l’incarnation du Verbe, la bête s’incarnera à son tour et menacera la terre d’autant de maux que l’incarnation divine y a apporté de grâces.

Vers l’an 2000, l’Antéchrist se manifestera, son armée dépassera en nombre tout ce que l’on peut imaginer, il y aura des chrétiens parmi ses cohortes et il y aura des mahométans et des soldats sauvages parmi les défenseurs de l’Agneau.

Pour la première fois, l’Agneau sera tout rouge. Il n’y aura pas dans le monde Chrétien, un espace qui ne soit tout rouge. Et les rouges seront dans le ciel, la terre et l’eau et même l’air, car le sang coulera au domaine des quatre éléments à la fois.

L’Aigle noir se jettera sur le coq qui perdra beaucoup de plumes mais frappera héroïquement de son ergot.

Il serait bientôt épuisé sans l’aide du léopard et de ses griffes.

L’Aigle noir qui viendra du pays de Luther surprendra le coq d’un autre côté et envahira le pays jusqu’à la moitié.

L’Aigle blanc qui viendra du septentrion surprendra l’Aigle noir et l’autre Aigle surprendra l’Aigle noir et l’autre Aigle et envahira le pays de l’Antéchrist complètement et d’un bout à l’autre.

L’Aigle noir se verra forcé de lâcher le coq pour combattre l’Aigle blanc et le coq devra poursuivre l’Aigle noir dans le pays de l’Antéchrist pour aider l’Aigle blanc.

Les batailles livrées jusqu’alors ne seront que peut de choses auprès de celles qui auront lieu au pays luthérien.

Car les 7 anges verseront en même temps le feu de leur encensoir sur la terre impie, ce qui veut dire que l’Agneau ordonne l’extermination de la race de l’Antéchrist.

Quand la bête se verra perdue, elle deviendra furieuse, il faudra que pendant des mois, le bec de l’Aigle blanc, les griffes du léopard et l’ergot du coq s’acharnent sur elle.

On passera les cours d’eau sur les cadavres qui par endroit changeront les cours des eaux.

On n’enterrera plus que les hommes très nobles, les premiers capitaines et les princes, car au carnage fait par les armes, se joindra l’amoncellement de ceux qui mourront par la faim ou la peste.

L’Antéchrist demandera plusieurs fois la paix, mais les 7 anges qui marchent en avant des trois animaux défenseurs de l’Agneau ont dit que la victoire ne serait donnée qu’à la condition que l’Antéchrist soit écrasé, comme la paille sur l’aire.

Exécuteurs de la justice de l’Agneau, les trois animaux ne pourront pas s’arrêter de combattre tant que l’Antéchrist aura des soldats.

Ce qui rend l’arrêt de l’Agneau si implacable, c’est que l’Antéchrist a prétendu agir en son nom et que s’il ne périssait pas, le fruit de la Rédemption serait perdu, et les portes de l’enfer prévaudraient contre le Sauveur.

On verra bien que ce ne sera point un combat humain qui se livrera aux lieux où l’Antéchrist forge ses armes.

Les trois défenseurs de l’Agneau extermineront la dernière armée de l’Antéchrist ; mais il faudra faire du champ de bataille un bûcher grand comme la plus grande des cités, car les cadavres auront changés la forme du lieu, en le hérissant de chaines de monticules.

L’Antéchrist perdra sa couronne et mourra dans la solitude et la démence.

Son empire sera partagé en 22 Etats. Mais aucun n’aura plus de maison forte, ni d’armée ni de vaisseaux.

L’Aigle blanc par ordre de Michel, chassera le Croissant d’Europe, où il n’y aura plus que des chrétiens, il s’installera à Constantinople.

Alors commencera une ère de paix et de prospérité pour l’Univers, et il n’y aura plus de guerre, chaque nation étant gouvernée selon son cœur et vivant selon la justice. Il n’y aura plus de luthérien ni de schismatiques.

L’Agneau régnera, et les délices de l’humanité commenceront.

Heureux ceux qui échappant aux périls de cette merveilleuse période, pourra en goûter le fruit, qui sera la règne de l’Esprit et la sanctification de l’humanité, qui ne pouvait s’opérer qu’après la défaite de l’Antéchrist. »