Le capitaine français René Albert Tourbain a donné cette prophétie, dont on donna ultérieurement le titre de « Prophétie de Grenoble ». Le capitaine Tourbain est mort un an avant les révélations de la Salette et deux ans avant la découverte de la prophétie de Prémol, ce qui réfute ceux qui pensent qu’il aurait plagié ces autres révélations.
Il tenait une sorte de journal.
On trouve dans ces notes l’étrange surprise qu’il avait la certitude d’être retrouvé mort lors de sa 36e année, ce qui fut effectivement le cas puisqu’il est mort dans la nuit, aux premières heures même de sa 36e année. Au cours d’une excursion, son cheval s’emballa et tomba avec lui à proximité de Bourg Saint Maurice, dans l’Isère en crue. Il fut sauvé par des soldats, mais mourant, blessé à la tête. Pendant des semaines, il resta alité entre la vie et la mort avant de mourir enfin.
Cette prophétie fut publiée à plusieurs reprises, mais sous un autre nom et en partie seulement, voire modifiée, car les révélations décrites ne laissaient pas croire qu’elles puissent se réaliser, même en partie. On retrouve aussi des traces de cette prophétie en langue italienne.
Prophéties
Le capitaine Tourbain a reçut cette révélation dans la nuit du 14 au 15 juin 1845, à Bourg Saint Maurice.
A 11 heures du soir, le capitaine Tourbain, mourant, se leva soudainement de sa couche et dit à ses camarades étonnés :
« Mes chers amis, je sens que ce sera bientôt définitivement ma fin. Ecoutez ce que j’ai à vous annoncer avant. Faites venir le lieutenant Charles Mallin, il doit noter tout ce que j’ai encore à dire et vous tous devez être les témoins des dernières paroles qui sortiront de ma bouche. »
Il se tenait immobile dans son lit, ses yeux éteints fixaient au loin. Tout le monde était angoissé. Sa voix était tellement étrange qu’on aurait dit celle d’un étranger.
« Environ cent ans après nous, un peu plus tôt ou un peu plus tard, il y aura sur toute la terre une guerre terrible et tout ce que nous avons vécu dans nos guerre ne sera rien comparé aux effroyables événements de ce temps. On ne combattra plus homme contre homme. Mais mille contre mille, cent mille contre cent mille et encore plus.
Viendra alors une paix qui cependant ne sera pas de longue durée. Après une récolte d’un bon quart de siècle, reviendra une guerre qui sera encore plus grande que la première et dans laquelle le monde semblera sombrer. De grands événements annonceront le début de cette grande, grande guerre.
Les saisons seront changées, il fera froid en été, chaud en hiver. De grandes inondations et tremblements de terre viendront, qui partout, apporteront peines et soucis. La guerre sera sur terre, sur mer et même dans les airs. De la grêle brulante tombera du ciel, l’air tremblera des œuvres miraculeuses. Sur tous les hommes, sur la terre entière viendra une grande épreuve et le soleil tournera quatre fois et plus avant que ne revienne la paix souhaitée par tous les peuples. Le nombre 7 y jouera un rôle, une fois en lui-même, une fois ensemble avec le chiffre un et une fois plus. Mais avant que cela n’arrive, notre patrie aura à traverser une période dure.
Cela se passera très curieusement.
La France sera vaincue dans cette guerre et sera cependant avec les vainqueurs. Des ennemis viendront dans notre pays et personne ne pourra les arrêter. Car le rapport sera de un et une fois plus. Ils viendront par Paris et Poitiers, jusqu’à la Loire et la Garonne. Et malheurs viendra après malheurs.
Les gens du Nord seront contre les gens du Sud. Et les gens du Sud contre les gens du Nord.
Des épreuves dures viendront et aussi une grande famine. Car il ne restera que peu de vin et de pain.
Les pauvres seront aussi riches que les riches et les pauvres aussi pauvres que les pauvres.
Mais cette période ne durera pas très longtemps, car elle sera bientôt remplacée par une autre où il y aura de nouveau du pain autant qu’on voudra en manger, et du vin autant qu’on pourra en boire. Tout alors sera autrement qu’avant.
Ce qui est sombrera et ce qui était ne reviendra plus.
Celui qui désespère dans ce temps est perdu, celui qui au contraire ne perd pas l’espoir vivra lors de la délivrance.
Ceux qui gardent la foi auront raison et ceux qui se maintiennent seront les vainqueurs.
Celui qui damne sera lui-même damné.
Un temps viendra avec de nouvelles lois et de nouveaux buts.
Les nuages noirs céderont à la lumière qui viendra en même temps du levant et du couchant.
Les amis d’hier seront les ennemis des heures tristes et les ennemis des heures tristes seront les amis des heures claires.
Paris souffrira de grandes épreuves mais restera tout de même Paris. La France restera la France éternelle. Son malheur dans les jours sombres sera son bonheur dans les années de lumières. La paix sera grande et longue. Toutes les peines seront surmontées et les cloches sonneront de nouveau dans toute la France en paix et en honneur, en union et en fraternité.
Vers le milieu du XXe siècle, viendra la paix lorsque le début s’unira avec la fin et le chiffre 1 avec le chiffre 7, une fois et autrement.
Ceci mes amis, conservez le pour ces temps durs, ceci mes frères, léguez-le au monde de demain. Maintenant je peux mourir tranquille…
En tranquillité et en paix. Adieu.
Que la chance soit toujours avec vous et avec la France, notre chère patrie…
Adieu, pour toujours et éternellement. »
Lorsque les derniers mots sortirent de la bouche du capitaine, il y avait un silence de mort. Personne n’osait dire un mot dans la chambre.
Tous se découvrirent et dirent une prière à voix basse.
Puis ils se tournèrent vers le capitaine pour lui donner de l’eau. Il était mort, le corps déjà complètement froid.