La petite Marie des Terreaux ou des Brotteaux, une humble servante de Lyon, eut
des visions de 1811 à 1832. Voici comment elle évoque la Grande Crise et le
Grand Coup:
Telle on a vu commencer la Révolution, telle on la verra finir. On verra à la
fin les mêmes choses et les mêmes maux qu’au commencement. Mais tout ira plus
rapidement et se terminera par un prodige éclatant, qui étonnera tout l’univers,
et par un grand événement où les méchants seront châtiés d’une manière
épouvantable...
L’année qui précédera celle du grand événement sera très mauvaise. L’année au
contraire où il aura lieu offrira une récolte magnifique, mais il ne restera pas
assez de monde pour en consommer l’abondance. A l’approche de ce grand
événement, des phénomènes extraordinaires paraîtront dans le ciel. Un grand
personnage se convertira à Paris.
Il y aura un moment d’anarchie effrayante pendant lequel on verra se renouveler
tous les désordres des temps les plus mauvais. Le crime sans répression sera à
son comble. Mais ce temps de désolation sera de courte durée. La sainte Eglise
sera attaquée pour la troisième fois avec une fureur et une rage inouïes, mais
elle en souffrira très Peu, tandis que ses ennemis seront tous anéantis. (La
première fois c’était sous Pie VI, la deuxième fois sous Pie IX, la troisième
fois ce sera sous Pie XII ou son successeur).
Paris sera réduit comme Sodome et Gomorrhe et ce qui restera de ses habitants se
réfugiera en grande partie à Lyon. Quand on verra leur fuite, le grand événement
sera proche.
Les Brotteaux de Lyon, foyer d’abominations et de révolutions, seront engloutis
sous les eaux...
Les étrangers pénétreront en France et s’avanceront jusque dans les environs de
Lyon.
Un grand combat aura lieu près de Lyon, dans la plaine de Saint-Fons et dans
toute l’étendue du faubourg et du pont de Guillotière, jusque dans la rue de la
Barre. Ce combat, auquel prendront part un nombre considérable de gardes
nationaux, sera affreux ; le sang coulera à flots sur la terre ; il y aura un
carnage et un massacre épouvantables. De part et d’autre, on combattra en
désespérés. Mais les étrangers seront écrasés et n’entreront point à Lyon...
Au moment où Dieu commença à exercer sa justice, j’entendis un coup de tonnerre
si épouvantable que la terre en fut ébranlée. Ce sera le signal auquel les bons
reconnaîtront que l’heure est arrivée pour le Grand Coup. J’entendis une voix
terrible qui criait : «Tout est perdu !»
A cet instant, le bel enfant qui me conduisait me fit remarquer qu’à la hauteur
des maisons et au-dessus il y avait une bataille entre les démons. Ils allaient
frapper aux fenêtres de ceux qui n’ont cru à aucune prophétie et qui ont méprisé
les avertissements.
En même temps se livrait un grand combat ; le carnage fut terrible, le sang
ruisselait dans la plaine, à la Guillotière, sur le pont, dans la rue de la
Barre ; le combat fut épouvantable et vint comme s’éteindre à l’entrée de la
place Bellecourt. Presque tous les méchants périrent. Peu après, j’entendis une
voix douce et agréable qui disait : « Tout est sauvé »...
Au moment où la France sera châtiée d’une manière terrible, tout l’Univers le
sera aussi. Il m’a été annoncé qu’il y aurait un événement effrayant, que ceux
qui n’en auraient pas été prévenus croiraient toucher à leur dernière heure et
penseront être à la fin du monde.
Mais tout à coup, la révolution finira par un grand miracle qui fera
l’étonnement de l’univers. Le peu de méchants qui restera, se convertira. Les
choses qui doivent arriver sont une image de celles de la fin du monde ; elles
seront si terribles qu’il y aura de quoi sécher de frayeur.
Il m’a été dit : « Tous ceux qui sont pour Moi ne périront pas, ne périront pas,
ne périront pas. » Mais, ai-je répliqué, il est impossible qu’il n’y ait pas
quelques bons qui périssent.
Il m’a été répondu : « Oui, il pourra y avoir quelques victimes, mais elles ne
seront pas perdues pour moi. »
Après le Grand Combat, la légitimité sera reconnue et tous s’embrasseront sans
rancune. La religion refleurira et les peuples reviendront au bonheur des
premiers siècles : les chrétiens vivront comme des frères.
Au sujet du Saint Pape :
Elle annonça :
1. Qu’il n’y aurait pas un grand nombre de papes avant la fin des temps, mais elle n’a pas voulu en fixer le nombre.
2. La révolution que les impies devaient opérer à Rome en 1848-49, et combien aurait à souffrir alors le conducteur de la Barque de Pierre, ajoutant que le futur Pontife était encore simple prêtre, et hors de l'Etat, dans des contrées, fort lointaines ; qu'il serait élu d'une manière extraordinaire ; ferait des réformes; et que si les hommes en étaient reconnaissants, le Seigneur les comblerait de bénédictions ; mais que s'ils en abusaient, son bras tout-puissant s'appesantirait sur eux pour les punir.
3. Que ce Pontife, choisi suivant le cœur de Dieu, serait assisté par lui de lumières toutes spéciales ; que son nom serait divulgué dans tout le monde et applaudi par les peuples; que le Turc lui-même le vénérerait et l'enverrait complimenter.
4. Qu’il était le Pontife saint destiné à soutenir la tempête déchaînée contre la barque de saint Pierre ; que le bras de Dieu le soutiendrait et le défendrait contre les impies, lesquels seraient humiliés et confondus ; qu'il aurait à la fin le don des miracles et que son règne durerait vingt-sept ans et environ six mois, ajoute-t-on.
5. Que d'épaisses ténèbres envelopperaient la terre pendant trois jours. Pestilentielles, horribles, peuplées de visions effroyables, ces ténèbres feront mourir surtout les ennemis hypocrites ou avoués de la sainte Eglise de Jésus-Christ : à ce sujet Anna-Maria a laissé des conseils aux fidèles, et parmi ces conseils on remarque celui de se munir de cierges bénits, parce que leur lumière seule luira dans l'obscurité.
6. Qu'une apparition céleste viendra rassurer les fidèles : saint Pierre et saint Paul se montreront sur les nuées, et tous les hommes verront, et la foi au surnaturel rentrera dans leur cœur. Et d'innombrables conversions d'hérétiques doivent s'opérer avec grande édification.
7. Enfin que l'Eglise, après avoir traversé plusieurs douloureuses épreuves, remporterait un triomphe si éclatant que les hommes en seraient stupéfaits et que des nations entières retourneraient à l'unité de l'Eglise romaine et que la terre changerait de face.