Bernadette Soubirous est née le 7 janvier 1844, un an après le mariage de ses parents. Elle est baptisée deux jours après. Le 4 juillet 1866, elle rentre au couvent Saint Gildard de Nevers. Elle meurt à 35 ans, souffrant de la tuberculose et d’un asthme chronique. Bernadette Soubirous a été canonisée le 8 Décembre 1933, par le Pape Pie XI.
Histoire de Sainte Bernadette et des apparitions de Lourde
Bernadette Soubirous est née le 7 janvier 1844, un an après le mariage de ses parents. Elle est baptisée deux jours après. Dix ans durant, Bernadette a habité le moulin de Boly avec ses parents, Louise et François Soubirous. Avant les apparitions, le moulin est exploité depuis 1786 par la famille maternelle de Bernadette. Pour toute la joie vécue en ce lieu, Bernadette appellera cette demeure «le moulin du bonheur».
Le couple formé par François et Louise est un couple qui s’aime. Ce mariage d’amour va durer toute leur vie. Ils auront neuf enfants dont cinq mourront en bas âge. Auprès de ses parents, Bernadette fera une découverte très importante dans l’existence de tout homme, de toute femme : la beauté et la grandeur de l'amour humain. Cette expérience fera d’elle une personne profondément équilibrée, surtout au moment de l’épreuve, de la misère et de la maladie. En novembre 1844, sa mère Louise se brûle un sein et ne peut plus allaiter Bernadette qu’il faut envoyer en nourrice aux environs de Lourdes, à Bartrès. Bernadette y reste un an et demi.
En avril 1845, le premier deuil frappe les Soubirous : la mort de leur deuxième enfant, Jean, âgé de deux mois. Puis, les affaires vont mal au moulin. François Soubirous est un brave homme, il n’est jamais pressé de se faire payer, surtout par les clients les plus pauvres. En 1850, l’état de santé de Bernadette s’aggrave : elle souffre d’asthme mais aussi de maux d’estomac et de la rate. Puis, son père se crève un œil en repiquant les meules du moulin devenues trop lisses : son œil gauche a été atteint de plein fouet par un éclat. En 1854, l’année des 10 ans de Bernadette, la famille Soubirous doit déménager. Bernadette quitte le gai moulin de son enfance. Le mobilier des Soubirous est transporté à la maison Laborde et le père commence à chercher des travaux précaires pour nourrir ses quatre enfants. De meunier, François Soubirous devient brassier. Louise aussi se met à travailler : ménages, lessives et travaux agricoles. Durant l’automne 1855, une épidémie de choléra déferle sur Lourdes. Bernadette en réchappe mais sa santé, devenue fragile dès ses 6 ans, atteint un nouveau stade de détérioration. Cette fois, l’asthme ne la quittera plus.
Le décès de la grand-mère Castérot vient rétablir financièrement la situation précaire de la famille. Les Soubirous achètent un peu de bétail et louent un moulin. Mais le contrat que François Soubirous signe est ruineux. Durant l’hiver 1856-1857, les Soubirous dans la misère se résignent à contrecœur à se séparer de Bernadette. Sa marraine, tante Bernarde, la prend chez elle, comme petite servante (ménage à la maison et service au comptoir du cabaret). Bernadette prie beaucoup.
Début 1857, à cause du chômage, les Soubirous revenus à Lourdes sont expulsés de la maison Rives et s’installent au cachot, sombre pièce de 3,72 m sur 4,40 m.
Le 27 mars 1857, la gendarmerie débarque au cachot. Elle emmène François Soubirous comme un malfaiteur : deux sacs de farine ont été volés chez le boulanger et celui-ci accuse le père de Bernadette. Le voilà tombé au rang des voleurs. Il est bientôt innocenté.
En septembre 1857, Bernadette retourne à Bartrès chez sa nourrice Marie Lagües, pour soulager un peu la famille. Le soir venu, sa nourrice lui donne quelques cours rudimentaires de catéchisme. Mais Bernadette ne veut pas vivre loin des siens, loin de ceux qu'elle aime tant. De plus, elle a dans son cœur le projet de faire sa première communion et il lui tarde de bien s'y préparer. Alors, le 17 janvier 1858, elle revient à Lourdes, chez les siens, au cachot, rue des Petits Fossés.
Le 11 février 1858, Bernadette Accompagnée de sa sœur Toinette et leur amie Jeanne Abadiese se rend à Massabielle, le long du Gave, pour ramasser des os et du bois mort. Elles se dirigent vers "l'endroit où le canal rejoint le Gave". Elles arrivent devant la Grotte de Massabielle. Toinette et Jeanne traversent l'eau glaciale du canal. Bernadette, en raison de son asthme chronique, hésite à faire autant. Enlevant ses bas pour traverser le ruisseau et aller dans la Grotte, elle entend un bruit qui ressemblait à un coup de vent, c'est alors qu'elle "entend un bruit comme un coup de vent", mais "aucun arbre ne bouge". Levant la tête, elle voit, dans le creux du rocher, une dame, enveloppée de lumière, vêtue de blanc : elle portait une robe blanche, un voile blanc également, une ceinture bleue et une rose jaune sur chaque pied qui la regarde et lui sourit. Bernadette fait le signe de la croix et récite le chapelet avec la Dame. La prière terminée, la Dame disparaît brusquement.
Au temps de Bernadette, la Grotte était un lieu sale, obscur, humide et froid. On appelait cette Grotte la "Tute aux cochons", parce que c'était le lieu où l'on conduisait les porcs. C'est là que Marie, toute blancheur, toute pureté, signe de l'Amour de Dieu, c'est-à-dire signe de ce que Dieu veut faire en chacun de nous, a voulu apparaître. C'est la première apparition de Notre Dame.
Dimanche 14 février 1858 : l'eau bénite : Deuxième apparition. Bernadette ressent une force intérieure qui la pousse à retourner à la Grotte malgré l'interdiction de ses parents. Sur son insistance, sa mère l'y autorise ; après la première dizaine de chapelet, elle voit apparaître la même Dame. Elle lui jette de l'eau bénite. La Dame sourit et incline la tête. La prière du chapelet terminée, elle disparaît.
Jeudi 18 février 1858 : la Dame parle : Troisième apparition. La Vierge parle pour la première fois. A Bernadette qui lui tend une feuille de papier et un crayon pour qu'elle inscrive son nom, "la Dame" réplique : "Ce que J'ai à vous dire, ce n'est pas nécessaire de le mettre par écrit", et elle ajoute : "Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde mais dans l'autre. Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours?" Bernadette est bouleversée. C'est la première fois qu'on lui dit "vous". Elle illustrera cette parole en disant: "Elle me regarde comme une personne regarde une autre personne."
Vendredi 19 février 1858 : le premier cierge : Quatrième apparition. Bernadette vient à la Grotte avec un cierge bénit et allumé. C'est de ce geste qu'est née la coutume de porter des cierges et de les allumer devant la Grotte.
Samedi 20 février 1858 : la grande tristesse : Cinquième apparition. La Dame lui a appris une prière personnelle. A la fin de la vision, une grande tristesse envahit Bernadette.
Dimanche 21 février 1858 : "Aquero" : Sixième apparition. La Dame se présente à Bernadette le matin de bonne heure. Une centaine de personnes l'accompagnent. Elle est ensuite interrogée par le commissaire de police Jacomet. Il veut lui faire dire ce qu'elle a vu. Bernadette ne lui parle que d' "Aquero" (cela).
Mardi 23 février 1858 : le secret : Septième apparition. Entourée de cent cinquante personnes, Bernadette se rend à la Grotte. L'Apparition lui révèle un secret "rien que pour elle ".
Mercredi 24 février 1858 : «Pénitence !» : Huitième apparition. Message de la Dame : "Pénitence ! Pénitence ! Pénitence ! Priez Dieu pour les pécheurs ! Allez baiser la terre en pénitence pour les pécheurs ! "
Jeudi 25 février 1858 : la source : Neuvième apparition.Trois cents personnes sont présentes. Bernadette raconte : "Elle me dit d'aller boire à la source (…). Je ne trouvai qu'un peu d'eau vaseuse. Au quatrième essai je pus boire. Elle me fit également manger une herbe qui se trouvait près de la fontaine puis la vision disparut et je m'en allai." Les gestes que Bernadette accomplit sont des gestes de libération. La Grotte est purifiée.
Manger les herbes amères rappelle la tradition juive que l’on trouve dans les textes anciens. Lorsque les juifs voulaient signifier que Dieu avait pris sur lui toutes les amertumes, tous les péchés du monde, ils tuaient un agneau, le vidaient, le remplissaient d'herbes amères et prononçaient sur lui la prière : "Voici l'Agneau de Dieu qui prend sur lui, qui enlève toutes les amertumes, tous les péchés du monde".
Se barbouiller la figure : le prophète Isaïe, lorsqu'il parle du Messie, du Christ, il le montre sous les traits du Serviteur souffrant." Parce qu'il portait sur lui tous les péchés des hommes, son visage n'avait plus figure humaine", précise Isaïe. Il poursuit : "Il était comme un mouton que l'on conduit à l'abattoir et, sur son passage, les gens se moquaient de lui".
La foule qui lui demande: "Sais-tu qu'on te croit folle de faire des choses pareilles ? Bernadette répond : "C'est pour les pécheurs." «On me dit que tu manges de l’herbe comme les animaux» tonne l’Abbé Peyramale, curé de la paroisse. «Elle s’adonne à d’étrange convulsions» note le Procureur. On demande à Bernadette: "Est-ce que "la Dame" te disait quelque chose ?". Elle répondra : "Oui, de temps à autre elle disait : "Pénitence, pénitence, pénitence. Priez pour les pécheurs".
Samedi 27 février 1858 : silence : Dixième apparition. Huit cents personnes sont présentes. L'Apparition est silencieuse. Bernadette boit l'eau de la source et accomplit les gestes habituels de pénitence.
Dimanche 28 février 1858 : pénitence : Onzième apparition. Plus de mille personnes assistent à l'extase. Bernadette prie, baise la terre et rampe sur les genoux en signe de pénitence. Marcher à genoux jusqu'au fond de la Grotte : c'est le geste de l'Incarnation, de l'abaissement de Dieu fait homme. Et Bernadette embrasse la terre pour signifier que cet abaissement est bien le geste de l'Amour de Dieu pour les hommes. Elle est ensuite emmenée chez le juge Ribes qui la menace de prison.
Lundi 1er mars 1858 : la première miraculée de Lourdes : Douzième apparition.Plus de mille cinq cents personnes sont rassemblées et parmi elles, pour la première fois, un prêtre. Dans la nuit, Catherine Latapie, une amie lourdaise, se rend à la Grotte, elle trempe son bras déboîté dans l'eau de la source : son bras et sa main retrouvent leur souplesse.
Mardi 2 mars 1858 : le message aux prêtres : Treizième apparition. La foule grossit de plus en plus. La Dame lui demande : "Allez dire aux prêtres qu'on vienne ici en procession et qu'on y bâtisse une chapelle". Bernadette en parle à l'abbé Peyramale, curé de Lourdes. Celui-ci ne veut savoir qu'une chose : le nom de la Dame. Il exige en plus une preuve : voir fleurir en plein hiver le rosier (l'églantier) de la Grotte.
Mercredi 3 mars 1858 : le sourire de la Dame : Quatorzième apparition. Dès 7 heures le matin, en présence de trois mille personnes, Bernadette se rend à la Grotte, mais la vision n'apparaît pas ! Après l'école, elle entend l'invitation intérieure de la Dame. Elle se rend à la Grotte et lui redemande son nom. La réponse est un sourire. Le curé Peyramale lui redit : "Si la Dame désire vraiment une chapelle, qu'elle dise son nom et qu'elle fasse fleurir le rosier de la Grotte".
Jeudi 4 mars 1858 : huit mille personnes à la Grotte : Quinzième apparition. La foule toujours plus nombreuse (environ huit mille personnes) attend un miracle à la fin de cette quinzaine. La vision est silencieuse. Le curé Peyramale campe sur sa position. Pendant vingt jours, Bernadette ne va plus se rendre à la Grotte : elle n'en ressent plus l'irrésistible attrait.
Jeudi 25 mars 1858 : la Dame révèle enfin son nom : Seizième apparition. La vision révèle enfin son nom, mais le rosier (ou églantier) sur lequel elle pose les pieds au cours de ses Apparitions ne fleurit pas. Bernadette raconte : "Elle leva les yeux au ciel, joignant en signe de prière ses mains qui étaient tendues et ouvertes vers la terre, et me dit: Que soy era immaculada councepciou". Bernadette part en courant et répète sans cesse, sur le chemin, des mots qu'elle ne comprend pas. Ces mots troublent le brave curé. Bernadette ignorait cette expression théologique qui désigne la Sainte Vierge. Quatre ans plus tôt, en 1854, le pape Pie IX en avait fait une vérité de la foi catholique (dogme).
Mercredi 7 avril 1858 : le miracle du cierge : Dix-septième apparition. Pendant cette Apparition, Bernadette tient son cierge allumé. La flamme entoure longuement sa main sans la brûler. Ce fait est immédiatement constaté par le médecin, le docteur Douzous.
Vendredi 16 juillet 1858 : la toute dernière apparition : Dix-huitième apparition.Bernadette ressent le mystérieux appel de la Grotte, mais l'accès à Massabielle est interdit et fermé par une palissade. Elle se rend donc en face, de l'autre côté du Gave... et voit la Vierge Marie, une ultime fois : "Il me semblait que j'étais devant la grotte, à la même distance que les autres fois, je voyais seulement la vierge, jamais je ne l'ai vue aussi belle !".
L’attirance de la foule pour Bernadette gène les autorités de Lourdes. Le 4 juillet 1866, elle rentre au couvent Saint Gildard de Nevers et prend le nom de sœur Marie Bernard. La mère supérieure, mère Vauzou, lui interdit toute discussion autour des apparitions. Elle lui fait subir des épreuves d’humiliation, pensant par là éloigner Bernadette du péché d’orgueil. Par exemple, elle obligeait Bernadette à embrasser le sol. Bernadette ne laissera que de bons témoignages de la mère supérieure, et celle-ci lui confiera souvent des tâches importantes. Elle restera treize ans au couvent, avec une santé fragile.
On dit qu’elle est « d’une piété ordinaire mais irréprochable ». Elle résiste avec calme et fermeté, « révélant un charisme tranquille, un regard sûr, une conviction de la vérité de son histoire, un refus digne et résolu des cadeaux et une générosité simple qui ahurissaient ceux qui connaissaient sa pauvreté ». Bernadette a beaucoup de charisme, de la simplicité, de l'assurance. Elle parle peu mais à un don de la repartie : elle séduit bien souvent ceux qui l'approchent.
L'évêque de Tarbes dira :« Qui n'admire, en l'approchant, la simplicité, la candeur, la modestie de cette enfant ? Elle ne parle que quand on l'interroge ; alors elle raconte tout sans affectation, avec une ingénuité touchante, et, aux nombreuses questions qu'on lui adresse, elle fait, sans hésiter, des réponses nettes, précises, pleines d'à-propos, empreintes d'une forte conviction. »
Elle aide volontiers les auteurs qui écrivent sur les apparitions, et proteste vivement contre ceux qui affabulent. De son vivant, les écrits sur Lourdes sont populaires et se vendent bien. Elle meurt à 35 ans, souffrant de la tuberculose et d’un asthme chronique. Bernadette Soubirous a été canonisée le 8 Décembre 1933, par le Pape Pie XI.