Thérèse Putigny (en religion Sœur Marie-Catherine) est née le 22 mars 1803 et elle est morte en 1886.
Résumé de sa vie
Son père était cultivateur. Elle perdit sa mère à l’âge de 10 ans, puis servit comme domestique dans deux familles chrétiennes.
A 23 ans, elle entra en qualité de sœur converse au monastère de la Visitation de Metz.
Dés son entrée en religion, sa vie mystique devint plus riche. Elle fut favorisée de nombreuses visions ; elle en faisait des récits qui ont été recueillis par les sœurs et conservés par les prêtres.
Sœur Marie Catherine fut longtemps en buttes aux assauts du démon. Alors qu’elle avait une répugnance excessive pour tout ce qui n’était pas propre, elle trouvait tous les jours dans sa nourriture des cheveux, des araignées et des vers.
Elle fut prise d’une maladresse étrange dans ses diverses tâches.
Elle voyait des visions de démons hideux qui la menaçaient ou parfois cherchait à la tenter. Jamais elle ne s’y accoutuma et elle hurlait, entrait dans d’indicibles frayeurs. Elle l’appréhendait d’ailleurs ces manifestations qui la glaçaient d’épouvantes bien que jamais sont corps ne fut blessé par le démon.
Pendant plusieurs années, les stigmates se manifestèrent sur les paumes de ses mains et de ses pieds par des gonflements rougeâtres. Sœur Marie Catherine les cachait du mieux qu’elle pouvait. Ce qu’elle n’avait pas besoin de cacher, c’était les plaies vives et profondes qu’elle avait sur le côté, et qui disparaissaient promptement.
A la suite de ses contemplations fréquentes de l’agonie du Jardin des Oliviers, ou tandis qu’elle suivait le Chemin de Calvaire, en faisant le chemin de croix, on voyait couler le sang du visage de la sœur, comme une sœur abondante après un exercice forcé.
Un jour de Jeudi Saint, l’écoulement dura plusieurs heures.
Sœur Marie Catherine avait aussi le don de bilocation.
Une pieuse fille de service, attachée au monastère, venait d’entrer au dortoir tandis qu’elle venait de quitter sœur Catherine. Elle se rendit dans une chambre placée à l’autre extrémité, et y rencontra de nouveau la sœur. Elle poussa un cri de stupéfaction et lèva les bras au ciel pour lui demander la raison de ce prodige.
Une de ses sœurs, venant de lui parler, traversait un corridor dont l’issue est unique, et la trouva encore en face d’elle.
« Comment se fait-il, demanda sa supérieure, que l’on vous voie à plusieurs endroits à la fois ? » « Je ne sais, ma Mère, répondit-elle avec sa simplicité habituelle. Je sens bien qu’il se passe en moi quelque chose d’extraordinaire, mais je ne cherche pas à m’en rendre compte.
Plusieurs nécessités d’emploi réclamant ma présence en même temps, comme je ne peux suffire à tout, j’entends au fond de mon cœur qu’il m’est dit : « Demeure en paix, confie-toi à mon amour. » Et je le fais. »
« Ha ma Mère ! ajouta-t-elle avec un sourire, que je m’estime heureuse de n’être pas née il y a des siècles ! » « Pourquoi cela ? » « Parce qu’on m’aurait brûlée vive, et convenez que ce n’eût pas été tout à fait sans apparence de raison. »
Les premières extases de Sœur Marie Catherine eurent lieu peu après son entrée dans la vie religieuse. On avait placé prés d’elle une consœur qui la soustrayait aux yeux des élèves pensionnaires quand elle tombait en extase. Car plusieurs fois il y eu des surprises, et les élèves en profitaient pour approcher de son visage une bougie allumée, et voir si elle y était sensible.
Elle était immobile comme une statue, impuissante à mesurer le temps, les heures lui semblaient des minutes, et lorsqu’elle sortait d’extase, on eût dit une personne qui sortait d’une région de lumière pour rentrer dans les ténèbres.
Elle était gratifiée de la vue de Notre Seigneur quotidiennement.
Faisant un jour oraison à la tribune, elle vit une ombre prés d’elle. Elle n’y prit pas garde et continua son oraison. Puis elle se leva et vit l’humanité de Notre Seigneur dont la présence se fit désormais quasiment constante.
« Souvent je le vois dans une demi-obscurité, comme on voit une personne que l’on aime, d’une vue d’ensemble plutôt que détail. Plus rarement, il se montre environné d’une douce lumière qui me permet de contempler sa face adorable, toujours sous les mêmes traits, bien que l’expression varie selon les différentes scènes de la vie qui se déroulent sous mes yeux. Sa pose, son geste, sa démarche sont d’une dignité et d’une noblesse incomparable : ô quelle majesté ! »
Lorsqu’elle voyait une représentation de Notre Seigneur, elle ne pouvait s’empêcher de dire : « Ce n’est pas vous, mon bon Jésus : comment peut-on vous représenter ainsi, vous si beau ! »
Sœur Marie Catherine était douée d’un esprit prophétique remarquable.
En 1848, elle prédit le concile, la guerre de 1870, l’ambulance qui devait être crée au monastère, la Commune et l’embrasement de Paris.
Les révélations qu’elle recevait la laissaient dans une entière certitude qu’elles se réaliseraient. Elle les communiquait donc à la supérieure.
La nuit qui précéda le meurtre de Mgr Sibour, archevêque de Paris, fut pour elle une nuit d’angoisses. Durant la matinée, elle fit le récit détaillé du crime au moment même où il s’accomplissait. On en fut informé le lendemain par les journaux.
A l‘heure précise de la tentative d’assassinat de Napoléon III, elle décrivait comme un témoin toutes les machinations des conspirateurs et désignait les rues et les issues souterraines.
Elle avait aussi le discernement des esprits : elle lisait dans les cœurs.
Sœur Marie Catherine eut aussi de nombreux rapports avec les âmes du purgatoire qui venaient demander ses prières.
En fin de vie, elle fut prise de paralysie, et mourut le 22 juillet 1886 à l’âge de 83 ans.