Jan Cieplak est né en 1857 en Pologne et il est mort le 17 Février 1926 aux Etats Unis.
Résumé de la vie de Mgr Jean Cieplak
Il est né dans une famille de la petite noblesse polonaise ruinée à l’époque où la Pologne est alors appelée le "royaume du Congrès" : l’état est autonome mais sous tutelle russe.
Jan Cieplak fit ses études au lycée puis au séminaire de Kielce, puis à l’académie impériale de théologie de Saint Pétersbourg où il est rentré dans les ordres en 1881. Il devint maître en théologie en 1882.
Jan Cieplak fut ordonné le 24 juin 1880. Il devint ensuite professeur à l'académie impériale de théologie et aumônier de l'évêque. Les dimanches et jours de fêtes, il célèbrait la messe à la chapelle de l'Immaculée-Conception de l'orphelinat des Soeurs Franciscaines. Il devint lui-même évêque le 12 juin 1908 à Saint-Pétersbourg, ainsi que vicaire général de l'archidiocèse, où il visitait les paroisses catholiques de la Sibérie et de Sakhaline. Il fut mit sous surveillance de la police secrète qui craignait qu’il soit un nationaliste polonais.
En 1910, dans le diocèse de Minsk, les autorités le suspendent de sa fonction de directeur spirituel de l’académie de théologie sous prétexte qu'il ne demandait pas à prier pour la famille impériale. Sa nomination de recteur fut refusée par deux fois.
En 1911, il effectua une tournée en Russie centrale. En 1914, il prit la direction de l'école paroissiale de filles de la paroisse saint Stanislas.
Jan Cieplak fut nommé, le 6 août 1914, administrateur apostolique de Moguilev et prit une part active aux œuvres de charité pendant ces années de la Première Guerre mondiale.
L'Empire s'effondra en février 1917. Il prit ensuite la succession de Mgr Eduard von der Ropp, lorsque celui-ci s'exila après la révolution d’Octobre.
Mgr Cieplak fut nommé archevêque titulaire d'Achrida, le 29 mars 1919 par Pie XI, avec pour mission de réorganiser l'Église catholique dans les tourments de la guerre civile en Russie bolchévique. Il protestait contre la nationalisation des églises et de la mise sur pied de comités pour les gérer. Il fut victime d'interrogatoires de la part de la tchéka et arrêté deux fois, mais relâché grâce aux protestations des fidèles de Petrograd.
Il s'efforça à cette époque de transférer des reliques de Saint André Bobola chères aux polonais hors du pays vers Rome afin de les soustraire à une éventuelle destruction de la part des bolchéviques.
Après l'attaque cérébrale de Lénine en 1922, le chef du parti communiste de Petrograd, Zinoviev, décida de porter un coup définitif aux confessions chrétiennes de la région et organisa avec le soutien du Politburo un procès truqué spectaculaire contre les catholiques. Il fut mené par Krylenko commissaire adjoint de la justice.
Au printemps 1923, Jan Cieplak, son vicaire général, Mgr Budkiewicz, Mgr Féodoroff, quatorze prêtres diocésains et un laïc catholique, furent arrêtés et transférés à Moscou pour un procès qui avait pour but d'impressionner l'opinion publique. Des journalistes de la presse étrangère étaient invités. L'accusation portait sur l'Église catholique qui avait toujours exploité les travailleurs et la peine de mort était demandée pour Jan Cieplak, sans craindre sa « duplicité jésuite »selon les mots de l'accusation ni « aucun pape du Vatican ». Ils furent accusés de répandre la superstition. Le procureur s'exclama ensuite en un long accès de fureur qu'« il crachait sur toutes les religions » et qu'il devait mourir selon la loi soviétique.
Jan Cieplak et Constantin Budkiewicz furent condamnés à la peine de mort et les autres furent déportés en camp de travail.
Des manifestations ont lieu aux États-Unis et en Europe pour tenter de sauver les condamnés et des missives diplomatiques ont été envoyées. Les diplomates accrédités à Moscou de Pologne, d’Italie, de Grande-Bretagne et de Tchécoslovaquie en appellaient à l'humanité et la Pologne offrait d'échanger des prisonniers, après la récente guerre entre les deux pays. Finalement la peine de Mgr Cieplak fut commuée en dix ans de prison.
Une campagne de presse menée entre autres par la Pravda se déchaîna contre les ecclésiastiques oppresseurs du peuple.
Le pape Pie XI pria publiquement le jour de Pâques pour Mgr Budkiewicz dont la peine n'était pas commuée. Des télégrammes s'échangaient entre missions diplomatiques.
Les autorités soviétiques estimèrent qu'il ne pouvait y avoir d'interférence de puissances étrangères et que la justice du peuple était souveraine. La presse soviétique rivalisait d'injures contre le catholicisme.
On apprit finalement le 4 avril que Mgr Budkiewicz avait déjà été fusillé dans la nuit précédent Pâques, le samedi saint 31 mars à onze heures et demie du soir, dans un escalier de la Loubianka.
Mgr Cieplak fut relâché sous la pression internationale et expulsé en Pologne en 1924. Une délégation l’attendait en Pologne, où il fut acclamé par la foule. Un témoin raconte : "Malgré son âge (65 ans), et en dépit de la torture et du martyre qu’il a souffert en prison bolchevique, il avait l'air vif. Son visage avait l’air surnaturel. Sous des sourcils gris et broussailleux, il regardait le monde heureux et serein, les yeux émouvants d'affection. "
Il partit ensuite pour Rome où il se rendit en audience auprès du pape et s'embarqua pour les États-Unis à l'invitation des évêques. Il se rendit auprès de la communauté polonaise de Chicago à la paroisse de Saint Hyacinthe, puis s'établit à Passaic dans le New Jersey, en 1925.
En 1925, il fut nommé le premier archevêque de Vilnius. Mais quelques mois plus tard, il y mourut à 69 ans d'une pneumonie, avant d’avoir pu prendre la direction de l’archidiocèse. Il fut enterré dans la crypte de la cathédrale de Wilno en Pologne en présence du président de la République Stanislaw Wojciechowski.
Son procès de béatification a été ouvert en 1952.