Catherine Filljung est née en 1848 et elle est morte en 1915. Elle était d’origine lorraine dans l’Allemagne annexée, c’était la fille d’un ouvrier agricole.
Résumé de la vie de Catherine Filljung
Catherine Filljung prit le nom de Sœur Marie Rose de Jésus, et rentra dans l’ordre de Saint Dominique au Couvent des Carmélites. Elle dû quitter ce couvent pour cause maladie et s’établit à Puttelange. Le 10 mars 1873, la Vierge lui apparut à Biding alors qu’elle était malade. Elle s’évanouit lorsqu’elle entendit une voix, puis la Vierge lui serait apparue sous les traits d’une jeune « fille de quinze ans aux yeux bleus ».
Ses visions se firent plus insistantes et elle devient vite connue.
Elle eu de multiples grâces extatiques au cours desquelles la Sainte Vierge lui apparaissait, l’instruisait et lui montrait en esprit les événements futurs. Bien que Catherine Filljung habitât la Lorraine allemande, et que dans la vie courante, elle n’utilisait que la langue allemande, la Sainte Vierge ne lui adressait la parole qu’en français.
Pendant ses extases, la religieuse s’exprimait à voix haute, sans s’en rendre compte. Elle racontait ce qu’elle voyait, et répétait ce qu’elle entendait, ce qui permit de prendre des notes.
En 1875, elle prophétisa ainsi une guerre franco-allemande (14-18) avec 39 ans d’avance et les lois antireligieuses. Elle affirmait que l’Angleterre viendrait en aide à la France et ajoutait qu’en récompense, elle recevrait de Dieu la grâce de rentrer plus tard dans l’Eglise catholique.
Catherine Filljung annonce pour plus l'avenir la braderie des biens religieux, la fermeture des églises, la trahison des clercs, le mariage des prêtres, la profanation du Sacré-Cœur et de plusieurs Eglises…
Elle portait les stigmates. Elle s’offrit à la Justice divine en victime d'expiation pour les impies et obtenir la fin des calamités publiques, (tout comme Marie Julie Jahenny dont elle fut la contemporaine). Elle eu beaucoup à souffrir.
Pendant de longues années, elle ne se nourrit que de communion. Elle raconte « Je vis le paradis terrestre et le bonheur de nos premiers parents avant le péché. Je vis aussi le monde avant le déluge. Il ne me parut pas plus mauvais que maintenant. »
Elle fut la fondatrice de l’orphelinat de jeunes filles « Institut de l’Immaculée Conception » à Budange. Pour l’établir, elle se vit confier des sommes d’argent allant de 10 à 70 000 marcs. En 1885, l’institut achevé représentait la valeur de 150 000 marcs. Catherine Filljung y recevait des filles sans distinction de nationalité ou de religion. Elle chercha à réunir des fonds pour le bon fonctionnement de cet orphelinat, car l’argent commençait à lui manquer, et elle accumulait encore 100 000 francs de dettes.
Un journaliste du Journal Le Gaulois écrit en 1868 « Sœur Catherine bat Paris dans tous les sens, frappe à toutes les portes, s’agite, se démène, parle, court, une serviette d’homme à la main, d’où s’échappent pêle-mêle, des devis, des recommandations épiscopales, du papier timbré ; une étonnante et inépuisable mallette où s’enchevêtre des menaces de créanciers et une lettre latine de Mgr Parrochi, des commandements d’huissiers et la bénédiction de Léon XIII. (…) Son œuvre compromise aujourd’hui est prêt de sombrer si l’appel suprême de la bienfaitrice n’est pas entendu et qu’elle quitte Paris les poches vides. Si elle ne rentre à l’orphelinat que pour dire aux 800 enfants qu’elle a recueillis : « Allez-vous en ! Ce n’est pas moi qui vous renvoie, c’est l’échéance ! ».
Le journaliste ajoute que cette personne mérite toute notre attention, car nul doute qu'un jour elle devienne une Sainte.
Hors, justement un créancier malveillant saisissa la justice allemande. Catherine Filljung fut arrêtée sous motif d’escroquerie et commença contre elle une procédure qui dura plus d’un an. Catherine Filljung fut accusée d’être une simulatrice, et elle eu à en répondre devant la justice. Beaucoup la soutenait et la considèrait comme une victime des autorités prussiennes. Accusée de rallier des groupuscules conservateurs, et d’escroqueries financières, de nombreux témoins ont été entendus dans cette affaire. Le clergé lui-même a été impuissant à détruire la conviction populaire favorable à la voyante. Ses détracteurs se désoleront d’ailleurs qu’elle ait pu trouver du soutien jusqu’à sa mort.
Après de longs débats, elle a été acquittée. Elle échappa ainsi à la condamnation du ministère public qui avait demandé qu’elle rejoigne une maison d’aliénée. Les journaux de l’époque parlaient d’un procès scandaleux, entaché de corruption policière.
Elle mourut en 1915. Eugène Ebel publia une biographie de sa vie et de ses prophéties qui depuis 1929, se distribuait gratuitement dans de nombreux pays. En Janvier 1934, l’Eglise publia une ordonnance épiscopale contre ce livre.
Catherine Filljung avait été condamnée par tous les évêques de son diocèse. En 1934, l’Evêque Monseigneur Jean Baptiste Pelt écrivit « La Vérité Sur Catherine Filljung. Fausse Mystique (1848-1915) ». Il souhaitait s’expliquer sur les positions de l’Eglise, pour lui, la simulation, la fraude et la névrose sont à l’origine de ces manifestations.
Pourtant dans le dictionnaire catholique publié par la maison Herder, de Fribourg en Brisgau, on décrit Catherine Filljung comme authentique stigmatisée et on va même jusqu’à affirmer que « c’est sur son initiative que le Pape Léon XIII a consacré le mois d’octobre à la Reine du Rosaire. »