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Histoire de Saint Benoît-Joseph Labre

Benoît-Joseph Labre est né le 26 mars 1748 à Amettes, et il est mort le 16 avril 1783 à Rome.

Histoire de Saint Benoît-Joseph Labre

Aîné d'une famille de quinze enfants, Benoît-Joseph Labre était le fils de Jean-Baptiste et Anne Labre. Son père était cultivateur et possèdait quelques hectares de terre et sa mère tenait une mercerie. Il fut baptisé le lendemain de sa naissance par son oncle et parrain, François-Joseph Labre, vicaire d'Ames et qui fut ensuite curé d'Erin. Benoît allait à l'école d'Amette, puis à celle de Nédon. Comme c’était un enfant discret, modeste et très tôt habité d'une vie de foi profonde, sa famille pensait le mener au sacerdoce alors qu'en tant qu'aîné, il était destiné à reprendre les travaux de la ferme de son père. Il fut accueilli à l'âge de douze ans par son oncle, curé d'Erin, chez qui il resta six ans et demi. Celui-ci voulait continuer son éducation et lui inculquer les principes de la langue latine. Benoît-Joseph fit alors sa première communion et reçut la confirmation.

Vers l'âge de seize ans, un changement s'opèra : il délaissa l'étude du latin pour se plonger dans les nombreux livres de piété de la bibliothèque de son oncle et, plus particulièrement, les sermons du père Le Jeune. Il fut marqué par sa spiritualité rigoriste et, pris de scrupules, n'osa plus recevoir la communion.

Son oncle aida ses paroissiens atteints du typhus, puis ayant contracté la maladie, mourut à son tour. Benoît-Joseph avait 18 ans, et la mort de son oncle l’affecta profondément. Il annonça son intention de rentrer dans un monastère. Après un court séjour chez ses parents, il se rendit chez son oncle maternel, vicaire à Conteville en Ternois, pour y être initié à la philosophie. Il se présenta alors à la chartreuse de Longuenesse, mais, trop jeune, il fut renvoyé. Il tenta alors d'entrer à la chartreuse de Neuville sous Montreil, mais on lui conseilla d'apprendre d'abord le chant et la philosophie. Il y retourna le 6 octobre 1767, et en sorti au bout de six semaines : le prieur soulignait sa santé fragile, ses angoisses et sa trop grande austérité.

De retour chez ses parents, il y resta jusqu'en 1768. Il avait alors vingt ans. Il fut ensuite refusé par la Trappe de Soligny, car trop jeune. Le 12 août 1769, il quitta définitivement le domicile de ses parents et retourna, sur recommandation de l'évêque de Boulogne, à la chartreuse de Neuville, mais en sorti dès le mois d'octobre. Pour le prieur, il n'avait pas vocation à être chartreux.

Il l'annonça le 20 octobre à ses parents dans une lettre ; c'est une des deux lettres de Benoît qui ont été conservées. Elle témoigna de sa confiance : « Le bon Dieu m'assistera et me conduira dans l'entreprise qu'Il m'a Lui-même inspirée. » Il y souligna néanmoins : « J'aurai toujours la crainte de Dieu devant les yeux et son amour dans le cœur. » Comme il l'avait indiqué à ses parents, il prit l'habit religieux à l'abbaye de Sept Fons le 11 novembre 1769 et prit le nom de frère Urbain. Il fut alors rattrapé par ses scrupules, n'osa plus communier ni recevoir l'absolution par défaut de contrition. Le registre du noviciat indique : « renvoyé à cause de ses peines d'esprit qui donnaient à craindre pour sa tête ». Il se rendit alors à Paray le Monial (fondé par Marguerite Marie Alacoque) et sur son chemin, Pierre Vianney, le grand-père de Jean Marie Vianney (curé d’Ars), offrit son hospitalité à ce vagabond.

Partout refusé, Benoît-Joseph trouva sa vocation dans une vie de mendiant et de pèlerin, allant de sanctuaire en sanctuaire.

Le produit de sa mendicité allait le plus souvent à d'autres pauvres, ce qui lui valu une réputation de sainteté. Ainsi le vit-on chanter à tue-tête les Litanies de la Sainte Vierge près du soupirail d'une prison et donner aux prisonniers les pièces qu'on lui avait jetées par charité. Selon les témoignages oraux des personnes qui l'ont vu au cours de ses pérégrinations, il a parcouru à pied près de 30 000 km dans toute l'Europe, de la France à l'Espagne, de la Suisse à l'Italie. Benoît Joseph fut fasciné par Jésus Christ et avait la grâce d’une oraison permanente. Il parcourait les routes, seul, en conversation avec Dieu. Son corps qu’il négligeait par mortification était marqué par la rudesse de son mode vie. Sa négligence à cet égard est devenue légendaire.

Benoît-Joseph fit un pèlerinage à Rome, en décembre 1770, puis à Saint Jacques de Compostelle en 1773, de nouveau Rome en 1774, puis à Lorette en 1777, se rendant à de nombreuses reprises à la Sainte maison de Lorette car il vouait une dévotion particulière à la Vierge Marie. Il se fixa à Rome l'année suivante. Selon certains dires, il vécut six ans dans les ruines du Colisée. Il avait vingt-neuf ans. Il devint membre du Tiers ordre franciscain après avoir reçu à Assise sur le tombeau de Saint François le cordon du Troisième Ordre Franciscain (il devient cordigère) le 20 novembre 1770.

Par esprit de mortification, il fit également vœu de ne pas se laver. Son absence d’hygiène et sa vermine sont devenus proverbiaux. Son errance perpétuelle, genre de vie admiré au Moyen Âge, âge d'or des grands pèlerinages, ne l'était plus au 18e siècle, époque des Lumières, et étonnait, voire indisposait, ses contemporains, et suscitait la méfiance des pouvoirs locaux. Il était parfois maltraité ou brocardé par ses compagnes et ses compagnons de route, par les enfants ou les gens de rencontre, mais, toujours vêtu d'un manteau de bure en loque et d'un chapeau de feutre, avec pour seul bagage un bréviaire, un bourdon de pèlerin et une gourde en bandoulière, il préfèrait leur sourire plutôt que se défendre.

On raconte qu’un soir d’hiver, dans la neige, après avoir frappé à toutes les portes dont aucune ne s’est ouverte, Benoît Joseph s’est évanoui d’’épuisement. C’est là qu’un chien vint le trouver, et après l’avoir senti, retourna chercher son maître « Maistre Estienne Bellon ». Celui vint en aide au malheureux, le réchauffa et le nourrit avec ce qu’il avait. Et au moment de reprendre sa route, Benoît Joseph lui prophétisa comme un cadeau d’adieu : " Au nom de Dieu, vous aurez vous et vos descendants le pouvoir de soulager les malheureux ". Ce don devait durer selon la légende sept générations, et effectivement, après sept générations de guérisseurs (rebouteux), la lignée s’est éteinte faute d’héritier.

Fin d'août 1770, il écrivit pour la dernière fois à ses parents :

« Mon très cher père, ma très chère mère.

Vous aurez appris que je suis sorti de l'abbaye de Sept-Fonds, et vous êtes sans doute en peine de savoir quelle route j'ai prise depuis, et quel état de vie j'ai envie d'embrasser. C'est pour m'acquitter de mon devoir et vous tirer d'inquiétude que je vous écris cette présente....

Je vous dirai donc que je suis sorti de Sept-Fonds le 2 juillet. J'avais encore la fièvre quand j'ai quitté le monastère ; elle ne m'a abandonné que le quatrième jour de marche.

J'ai pris la route de Rome ; je suis à présent bientôt à moitié chemin. Je n'ai guère avancé depuis que je suis sorti de Sept-Fonts, parce que pendant le mois d'août, il fait de grandes chaleurs dans le Piémont où je suis, et que j'ai été retenu pendant trois semaines dans un hôpital (où j'ai été assez bien) par une petite maladie que j'ai eue. Au reste, je me suis bien porté depuis que j'en suis sorti.

Il y a en Italie plusieurs monastères, où la vie est fort régulière et fort austère. J'ai dessein d'entrer dans quelqu'un et j'espère que Dieu m'en fera la grâce. Je sais même un de ces monastères de l'ordre de la Trappe dont le supérieur a écrit à un abbé de France, que s'il se présentait des Français dans son abbaye, il les recevrait avec plaisir, parce qu'il manquait de sujets. J'ai tiré de bons certificats de l'abbaye de Sept-Fonds.

Ne vous inquiétez pas à mon égard ; je ne manquerai pas de vous envoyer de mes nouvelles. Je voudrais bien en avoir des vôtres et de mes frères et sœurs; mais ce n'est pas possible à présent, parce que je ne suis pas arrêté dans un lieu fixe.

Je ne manque pas de prier Dieu pour vous tous les jours. Je vous demande pardon de toutes les peines que je peux vous avoir causées, et vous prie de m'accorder votre bénédiction, afin que Dieu bénisse mes desseins. C'est par l'ordre de sa Providence que j'ai entrepris le voyage que je fais. Ayez soin surtout de votre salut et de l'éducation de mes frères et sœurs. Veillez sur leur conduite. Pensez aux flammes éternelles de l'enfer et au petit nombre des élus. Je suis bien content d'avoir entrepris le voyage que je fais.

Je vous prie de faire mes compliments à ma grand'mère et à mon grand'père, à mes tantes, à mon frère Jacques, à tous mes frères et sœurs et à mon oncle Chois (François).

Je vais entrer dans un pays où il fait bon pour les voyageurs. Il m'a fallu affranchir ma lettre pour sortir des États du roi de Sardaigne, tant qu'elle fût arrivée en France.

Je finis en vous demandant derechef vos bénédictions, et pardon des chagrins que je vous ai occasionnés.

Fait en la ville de Quiers en Piémont, le 31 août 1770.

Votre très affectionné fils.

Benoît-Joseph Labre. »




Benoît Joseph est mort d’épuisement à trente-cinq ans en odeur de sainteté le 16 avril 1783, un mercredi saint, au domicile du boucher Zaccarelli, lequel l'avait trouvé évanoui sur les marches de l'église Sainte Marie des Monts. La foule assiègea la maison du boucher. La nouvelle de son décès aurait été répandue dans Rome par les enfants aux cris de « E morto il santo ! » (« Il est mort le saint ! »). Son enterrement à l'église Sainte-Marie des Monts en pleine période de Carême donna lieu à de telles manifestations de foi populaire que la garde corse du pape Pie VI dut intervenir. Son corps y est toujours enterré, sous un autel à gauche de l’église.

Les miracles se multiplient sur son tombeau et, dès le mois de mai suivant, s'ouvre son procès en canonisation. Son confesseur, l'abbé Marconi, publie sa biographie la même année, et les souvenirs de son passage allemagne sont publiés par Stutter en 1789. Après bien des difficultés, le Pape Pie IX béatifie le 20 mai 1860 le plus misérable des pauvres devant 40 000 personnes. Benoît-Joseph Labre sera canonisé le 8 décembre 1881 en la fête de l'Immaculée Conception par le pape Léon XIII. Il est commémoré le jour de sa mort le 16 avril.

Il est surnommé le « Vagabond de Dieu ».

Paul Verlaine dont la mère habitait près d'Amettes, disait que ce saint était la seule gloire française du XVIIIe siècle. Benoît Joseph Labre a joué un grand rôle dans la propre conversion de Verlaine. Verlaine lui dédia un poème, dans « les poèmes d’Humilis »

« C’est Dieu qui conduisait à Rome,
Mettant un bourdon dans sa main,
Ce saint qui ne fut qu’un pauvre homme,
Hirondelle de grand chemin. »

Saint Benoît Joseph Labre est le saint patron protecteur des modèles, des célibataires, des mendiants, des sans domicile fixe, des pèlerins, des itinérants et des personnes inadaptées. Deux artistes l'ont représenté de son vivant, la mode étant de prendre un modèle parmi les mendiants : le sculpteur et peintre lyonnais André Bley, pour une tête du Christ en 1777, qui servit de modèle pour les gravures (Benoît Joseph refusa d’être payé), puis le peintre Antonio Cavallucci, qui l'aurait peint à son insu et dont le tableau est conservé à Rome.

Source: Toutes les Prophéties - Saint Benoît-Joseph Labre

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